Videobotschaft von Bundesrat Beat Jans zur Ausstellung „Der Elefant ist der Raum“
Bundesrat Beat Jans schickt ein persönliches Grusswort zur Eröffnung der Ausstellung „Der Elefant ist der Raum“. Transkription beiligend.
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"Griezi mitenand
Mein Vater war Metallbauschlosser. Er verbrachte sein ganzes Berufsleben als Arbeiter auf Baustellen.
• Wenn ich mir vorstelle, diese Baustellen seien irgendwo in Südeuropa gewesen und mein Vater hätte uns jeweils für Monate verlassen müssen, um zu arbeiten – und das jahrelang…
• Wenn ich mir vorstelle, sein schlechter Lohn hätte uns irgendwann nicht mehr zum Leben gereicht und deshalb hätte auch meine Mutter mich und meine Geschwister in der Schweiz zurücklassen müssen…
• Wenn ich mir vorstelle, wie wir Kinder die Eltern vermisst hätten – und wie sie uns vermisst hätten. Wie erschöpft sie gewesen wären, welche Schuldgefühle und existenzielle Not sie geplagt hätten,
• Wenn ich mir vorstelle, wie sie es eines Tages alleine nicht mehr ausgehalten hätten ohne uns, wie sie uns deshalb mit in den Süden genommen und fortan versteckt hätten, weil unser Aufenthalt verboten gewesen wäre.
• Wenn ich mir vorstelle, dass wir Kinder deshalb die Schule nicht hätten besuchen dürfen und deshalb auch keine Freundschaften und Beziehungen hätten aufbauen können – aus Angst, entdeckt zu werden.
• Und wenn ich mir vorstelle, was diese Traumata mit uns als Familie, auch mit meinen Grosseltern und meinen eigenen Kindern gemacht hätten,
…dann stockt mir der Atem.
Ich weiss, es sind heute Menschen hier, die diesen Schmerz, die dieses Leid erlebt haben. Und die trotzdem den Mut gefunden haben, darüber zu sprechen – und so anderen Betroffenen Mut machen, darüber zu sprechen. Dafür bin ich Ihnen sehr dankbar. Und ich bewundere Sie dafür.
Ihr Bedürfnis nach Aufarbeitung verstehe ich sehr gut. Und ich teile die Überzeugung, dass dieses dunkle Kapitel der Schweizer Geschichte systematisch und gründlich aufgearbeitet werden muss.
Le cifre sono sconcertanti. Circa mezzo milione di famiglie dell'Europa del Sud hanno subito lo statuto stagionale. Alcune sono ancora traumatizzate.
Ich bin deshalb sehr dankbar, dass in Sachen Aufarbeitung schon einiges läuft: Es gab diverse Medienberichte, Publikationen, Ausstellungen und Filme zum Thema. Vor kurzem ist zudem ein Forschungsprojekt der Universität Neuenburg abgeschlossen worden. Auch das Symposium und diese Ausstellung leisten einen wichtigen Beitrag zur Auseinandersetzung mit diesem Thema.
Wichtig scheint mir, dass wir als Gesellschaft den Fokus nicht ausschliesslich auf die Opfer legen, sondern uns auch fragen:
• Welche Umstände führten dazu, dass das Saisonnierstaut 1934 eingeführt wurde?
• Weshalb blieb es 68 Jahre in Kraft, obwohl in unserer Bundesverfassung steht «Das Recht auf Ehe und Familie ist gewährleistet»?
• Weshalb haben Politik und Gesellschaft so lange weggeschaut?
We have certainly learnt from the past, and I am glad about that. In today's law on foreign nationals and integration, migrants are no longer simply regarded as a source of labour.
Der Fokus liegt auf einer nachhaltigen Integration der ausländischen Arbeitskräfte und ihrer Familienangehörigen.
Doch das ist nicht selbstverständlich. Kaum ein anderes Thema wird derzeit so heftig und kontrovers diskutiert wie die Migration. Sie alle lesen Zeitung oder schauen Nachrichten, Sie kennen das aktuelle politische Klima. Wir werden bald über eine Initiative abstimmen mit dem Titel «Nachhaltigkeits-Initiative». Sie fordert eine Begrenzung der ständigen Wohnbevölkerung. Bei 10 Millionen soll Schluss sein, ab 9,5 Millionen soll der Bundesrat Massnahmen treffen – «insbesondere im Asylbereich und beim Familiennachzug». Der Nationalrat will den Familiennachzug für vorläufig Aufgenommene verbieten. Es gibt also politische Kreise, die das Recht auf Familienleben auch heute in Frage stellen.
Für mich ist klar: Das Leid, welches das Saisonnierstatut über Jahrzehnte hinweg verursacht hat, darf sich nicht wiederholen. Dafür stehe ich ein und dafür werde ich kämpfen.
Nun wünsche ich Ihnen eine schöne Ausstellungs-Eröffnung mit vielen spannenden Begegnungen und Gesprächen und morgen einen gelungenen zweiten Symposium-Tag."
"Griezi mitenand
Mon père était serrurier. Il a passé sa vie professionnelle comme ouvrier sur des chantiers.
• Quand j’imagine que ces chantiers auraient pu se trouver quelque part dans le sud de l’Europe et que mon père aurait dû nous laisser seuls chaque année de longs mois pour aller travailler – pendant des années et des années…
• Quand j’imagine que son maigre salaire aurait pu un jour ne plus suffire pour nous faire vivre et que ma mère aurait dû elle aussi partir et me laisser seul en Suisse avec mes frères et soeurs…
• Quand j’imagine combien nos parents nous auraient manqué, et combien nous leur aurions manqué. À quel point ils auraient été épuisés, quels sentiments de culpabilité et de détresse existentielle les auraient accablés…
• Quand j’imagine qu’ils n’auraient un jour plus supporté d’être séparés de nous et qu’ils nous auraient emmenés dans le sud et cachés, parce que n’aurions pas eu le droit d’y séjourner…
• Quand j’imagine que nous n’aurions alors pas pu aller à l’école et que nous n’aurions pas pu nous faire des amis, par peur d’être découverts…
• Et quand j’imagine l’impact que ce traumatisme aurait été pour notre famille, et aussi pour mes grands-parents, et mes propres enfants,
…alors le souffle me manque.
Je sais qu’il y a aujourd’hui ici des personnes qui ont vécu cette douleur, cette souffrance. Et qui ont trouvé le courage d’en parler – et encouragé d’autres à faire de même. Je leur en suis très reconnaissant. Et je les admire pour ce courage.
Je comprends très bien votre besoin de faire la lumière sur cette page sombre de l’histoire de la Suisse. Et je partage votre conviction qu’il est nécessaire d’en faire une analyse systématique et approfondie. L’ampleur de cette souffrance est choquante : le statut de saisonnier a concerné près d’un demi-million de familles du sud de l’Europe – dont certaines sont encore traumatisées aujourd’hui.
Je suis donc très heureux que ce travail de mémoire ait déjà commencé : des articles de presse, des publications, des expositions et des films ont déjà été consacrés à ce thème. L’Université de Neuchâtel a récemment terminé un projet. Le symposium et cette exposition apportent également une contribution importante à la confrontation avec ce thème.
Ce qui me semble important, c’est que nous ne focalisions pas uniquement sur les victimes, mais que nous nous demandions, en tant que société :
• Quelles circonstances ont mené à l’introduction du statut de saisonnier en 1934 ?
• Pourquoi ce statut a-t-il perduré 68 ans, alors que notre Constitution fédérale dit « Le droit au mariage et à la famille est garanti. » ?
• Pourquoi les politiques et la société ont fermé les yeux si longtemps ?
Nous avons tiré des leçons du passé et je m’en réjouis. Dans la législation actuelle sur les étrangers et l’intégration, les migrants ne sont plus considérés uniquement comme une force de travail. L’accent est mis sur une intégration durable des travailleurs étrangers et des membres de leur famille.
Mais cela ne va pas soi. Peu de sujets font l’objet de débats aussi vifs et controversés que la migration. Vous lisez les journaux et suivez les nouvelles, vous connaissez donc le climat politique actuel. Nous allons bientôt voter sur une initiative dite « pour la durabilité » qui veut limiter la population résidante permanente. Cette limite serait à 10 millions, à partir de 9,5 millions, le Conseil fédéral devrait prendre des mesures – « en particulier en matière d’asile et de regroupement familial ». Le Conseil national veut interdire le regroupement familial aux personnes admises à titre provisoire. Il y a donc des milieux politiques qui aujourd’hui encore, remettent en question le droit à la vie familiale.
Pour moi, il est clair que les souffrances causées par le statut de saisonnier pendant des décennies ne doivent pas se répéter. Je m’y engage et je me battrai pour cela.
Il me reste à vous souhaiter un bon vernissage d’exposition avec de nombreuses rencontres et discussions passionnantes, et une bonne deuxième journée de symposium demain."
"Griezi mitenand
Mio padre era metalmeccanico. Ha sempre lavorato sui cantieri.
• Se penso che questi cantieri fossero stati da qualche parte nell’Europa del Sud e mio padre avrebbe dovuto lasciarci per lavorare per mesi, anni
• Se penso che il suo misero salario non fosse più bastato e anche mia madre avrebbe dovuto lasciare me e i miei fratelli in Svizzera
• Se penso a come ci sarebbero mancati i nostri genitori e noi a loro, a quanto sarebbero stati esausti e tormentati dai sensi di colpa e dall’angoscia esistenziale
• Se penso che un giorno non ce l’avrebbero più fatta senza di noi e ci avrebbero portati con loro a sud e poi nascosti perché eravamo clandestini
• E per questo non saremmo potuti andare a scuola e stringere amicizie per paura di essere scoperti
• Se penso che i miei genitori avrebbero cercato prima o poi di regolarizzare la nostra presenza con la paura costante di ammalarsi e di non riuscire quindi a rispettare il termine atteso per anni
• E se penso a quanto ciò avrebbe traumatizzato noi, come famiglia, i miei nonni e i miei figli,
…mi manca il fiato.
Ci sono persone qui che hanno provato questa sofferenza. E che hanno però trovato il coraggio di parlarne, incoraggiando così altre persone colpite a parlarne. Ve ne sono molto grato e vi ammiro per questo.
Capisco il vostro bisogno di rielaborare il passato e sono d’accordo che questo capitolo oscuro della storia svizzera vada profondamente analizzato. Le cifre sono sconcertanti. A circa mezzo milione di famiglie dell'Europa del Sud è stato applicato lo statuto stagionale. Alcune sono ancora traumatizzate.
Sono molto grato che servizi giornalistici, pubblicazioni, mostre e film abbiano trattato l’argomento. Di recente è stato terminato anche il progetto dell’Università di Neuchâtel «Une socio-histoire des gens qui migrent: Les ‘enfants du placard’ (1946-2002)». Anche il simposio e questa mostra rappresentano un importante contributo.
È importante che come società non ci concentriamo solo sulle vittime, ma ci chiediamo anche:
• Perché nel 1934 è stato introdotto lo statuto stagionale?
• Perché è rimasto in vigore 68 anni nonostante la Costituzione affermi «Il diritto al matrimonio e alla famiglia è garantito»?
• Perché politica e società hanno ignorato tutto ciò così a lungo?
Abbiamo di certo imparato dal passato e ne sono felice. Con l’attuale legislazione in materia di stranieri e integrazione, gli immigrati non sono più visti solo come lavoratori. Si mira a integrarli in modo sostenibile assieme ai loro familiari.
E ciò non è scontato. Oggi l’immigrazione è un tema molto discusso e controverso. Tutti conosciamo il clima politico attuale, grazie ai giornali e alle notizie. Presto voteremo sull’iniziativa per la sostenibilità, che pone il limite di 10 milioni alla popolazione permanente. Dai 9,5 milioni il Consiglio federale dovrebbe adottare misure «soprattutto nel settore dell’asilo e del ricongiungimento familiare». Il Consiglio nazionale vuole vietare il ricongiungimento familiare per le persone ammesse provvisoriamente. Ancora oggi quindi in alcuni ambienti politici si mette in discussione il diritto alla vita familiare.
La sofferenza causata per decenni dallo statuto stagionale non deve ripetersi. Ne sono convinto e mi batterò per questo.
Buona inaugurazione della mostra, che sia ricca di incontri e discussioni, e buon simposio domani."
- Ortsangabe HIL D 63
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Professur f. Kunst- u. Arch.gesch.
Stefano-Franscini-Platz 5
8093
Zürich
Schweiz
![Dr. Paola De Martin Altorfer](/de/news/2024/10/video-message-of-federal-councillor-beat-jans-for-the-exhibition-der-elefant-ist-der-raum.person_image.jpeg?persid=MTg2MDg4)